Un week-end pour découvrir l’architecture en Normandie

Oui, Normandie Cabourg Pays d’Auge est un tout petit territoire. Mais explorez-le en profondeur pour découvrir qu’il est d’une richesse incomparable : notamment côté architecture. Si vous avez commencé votre week-end par une balade sur la plage, et un déjeuner en bord de mer, vous pouvez poursuivre par une visite qui fait la part belle aux bâtiments d’exception de la région normande.

Visiter une région avec des balades architecturales  variées ? C’est ainsi que nous vous proposons d’organiser votre prochaine excursion chez nous, en Normandie. Demeures Belle Époque, bâtiments historiques ou encore édifices religieux : en route pour un petit tour architectural !

1/ Villas Belle Époque et architecture normande

Cabourg et la Villa du Temps retrouvé

Maisons à colombages et grands manoirs : la ville de Cabourg ne manque pas de surprendre de par son architecture variée et ses villas Belle Époque.

Parmi les lieux les plus iconiques, on retrouve évidemment la Villa du Temps retrouvé (15 avenue du président Raymond Poincaré), qui rend hommage à l’une des figures phares de la ville.

Indice : madeleine. Oui, il s’agit bien de Marcel Proust. De nombreux artistes y sont exposés, et des salons ont été réaménagés comme à l’ancien temps avec du mobilier de la Belle Époque.

Si cette balade n’a pas suffi à satisfaire vos envies d’architecture, partez à la découverte des nombreuses autres villas de Cabourg comme : 

• La villa Marie-Antoinette (17 avenue Aristide Briand), combinaison du style néo-normand et de l’esprit médiéval (avec ses sculptures et grotesques). On peut y observer des céramiques, représentant des animaux, entre les colombages. 

• La villa Jérôme et Mamika (1 et 3 avenue André Prempain), construite pour le maire Charles Bertrand. Elle a un style architectural très riche, notamment grâce aux décorations en céramique. 

• La villa Le Campanile (4 avenue du commandant Touchard), de typologie classique. Elle comporte une tour polygonale couverte d’une toiture-terrasse à l’italienne, ainsi qu’un belvédère. 

Le circuit des villas de Houlgate 

La ville de Houlgate a elle aussi été marquée par de nouvelles constructions dans la deuxième moitié du XIX^e siècle. Voici une liste non exhaustive des villas les plus emblématiques : 

• La villa Le bon gîte (23 et 40 rue Henri Dobert), de style néo-normand, construite pour Gaston Menier.
• La villa Armengaud (11 rue Henri Dobert), de style néo-Louis XIII, construite par Baumier pour Charles Armengaud. Le compositeur Jacques Ibert avait pour habitude d’y prendre ses quartiers. C’est d’ailleurs là qu’il a composé un certain nombre de ses œuvres. 
• La villa Berthe (7 avenue Léonard Pillu), de style néo-renaissance, construite par l’architecte Édouard Singery. 
• La villa L’Annonciade (8 avenue des Ormes), de style néo-normand relevé de figures néo-gothiques, construite par l’architecte Lewicki. 
• La villa Le clos des Rosiers (10 rue Henri Jouvet), de style renaissance, construite pour le sénateur Henri Bourdon. 
• La villa Bel Ombrage (1 rue Victor Delise), caractérisée par un belvédère polygonal et un pignon chantourné. 
• La villa Les Lierres (9 rue Baumier), construite par l’architecte Baumier pour Antoine Lasnier. 
• La villa Les Lucioles (4 rue Baumier), ayant appartenu aux frères Lumière. 

Comme pour Cabourg, un circuit complet des villas de Houlgate est disponible. Et cerise sur le gâteau : les deux circuits sont au dos l’un de l’autre.

Les “Grands” Hôtels

Le premier, le Grand Hôtel de Cabourg. Imposant, il n’a rien à envier aux établissements luxueux qui accueillent les stars de cinéma lors du Festival de Cannes. Vous pourrez séjourner dans une chambre avec vue mer, dîner dans un restaurant gastronomique et profiter du Casino, situé juste à côté, jusqu’à la nuit tombée. Le second, l’ancien Grand Hôtel de Houlgate. Impressionnant, il est depuis 2000 inscrit aux Monuments Historiques.

Les épis de faîtage de la Poterie du Mesnil de Bavent 

Il est souvent dit que « le diable est dans les détails ». La Normandie, et plus particulièrement l’architecture de notre territoire, ne déroge pas à la règle. Parmi les ornements les plus remarquables, on retrouve les épis de faîtage, un élément d’étanchéité et de décoration qui se place sur le toit, souvent au-dessus d’un poinçon, à l’extrémité d’un faîtage ou à la pointe d’une toiture conique ou en dôme.

Il se compose de trois éléments : la tuile faîtière (à la base), l’élément central, le couronnement (ou tête d’épi).

Ses étapes de fabrication sont au nombre de six : 

• Préparation à Limoges des pains de terre.
• Création des pièces selon les techniques d’estampage et de tournage.
• Engobage des pièces.
• Premier séchage.
• Cuisson des pièces dans un four, dont la température monte progressivement pendant 48 heures, jusqu’à atteindre plus de 1140°C (non, ce n’est pas une erreur de frappe).
• Émaillage de la pièce, qui sera ensuite cuite à nouveau, dans un four à émaux cette fois.

Il est aujourd’hui possible d’aller observer la fabrication, à la Poterie du Mesnil de Bavent : un lieu emblématique de la région et de la ville de Bavent qui aurait pu disparaître en 1987. C’était sans compter sur Martine Kay-Mouat qui, après y avoir fait son apprentissage, a décidé de racheter les ateliers. Le but ? Sauver la fabrication (et le savoir-faire) des épis de faîtage. Aujourd’hui, la poterie est labellisée entreprise du patrimoine vivant et Dominique, la fille de Martine, poursuit ce même travail.

2/ L’architecture religieuse 

Une église mythique 

Il va sans dire que le Pays d’Auge regorge d’édifices religieux remarquables.

Il y a tout d’abord l’église Notre-Dame. Située au cœur de la ville de Dives-sur-Mer (Rue de Lisieux), elle possède pas moins de quatre piliers qui forment la tour carrée, ainsi qu’une arcade romane du XI^e siècle.

De style gothique, elle a conservé à la base de sa tour les vestiges d’un premier édifice de pèlerinage, qui remonte à la même époque.

Ces éléments sont les plus anciens encore visibles. À l’intérieur, vous pourrez notamment vous émerveiller devant les vitraux, qui racontent (de façon imagée) la légende de Christ Saint-Sauveur. 

Église Notre-Dame — Rue de Lisieux, 14160 Dives-sur-Mer. 

Une chapelle iconique

Pour plonger encore davantage dans les mystères de l’architecture normande, prenez la direction de Beuvron-en-Auge. C’est ici que vous trouverez l’ancienne église paroissiale Saint-Michel de Clermont-en-Auge : rattachée au village de Beuvron en 1856, elle est aujourd’hui appelée la “chapelle de Clermont”.

Cette église surprend par les trésors qu’elle renferme, et son architecture typique de l’époque romane (bien qu’elle ait été plusieurs fois rénovée) mêle calcaire et bois. À l’intérieur, vous pourrez y découvrir un autel en calcaire, des statues du XV^e siècle en pierre polychrome ainsi que des tableaux datant du XVIII^e. Un petit musée, dans un lieu religieux : que demander de plus ? 

Et pourquoi pas un circuit des églises de charme en passant à travers plusieurs villes de notre territoire, comme Putot-en-Auge, Grangues, Heuland, Beaufour-Druval ? Insolites, aristocratiques, romanes, charmantes, bucoliques : nombreuses sont les églises qui sauront satisfaire votre curiosité autour d’un circuit de 47 km. De quoi allier le patrimoine architectural religieux à la découverte du territoire.

3/ L’architecture de patrimoine

Impossible de passer à côté du patrimoine historique dont a hérité la ville de Dives-sur-Mer. Voici l’itinéraire idéal à adopter, pour être certain de ne rien manquer. 

• Premier arrêt : le village Guillaume le Conquérant. Celui-ci se compose de plusieurs cours de style normand à pans de bois, où l’on retrouve des galeries extérieures protégées qui desservent les pièces en étages. Parmi les célébrités à avoir séjourné dans l’ancienne hostellerie (qui fut un temps un relais de poste) : Henri IV, Marie de Médicis, Madame de Sévigné ou encore Louis XIII.

• Deuxième arrêt : les Halles médiévales (Rue Paul Canta), dont la partie la plus ancienne date du début du XV^e siècle. Elles reposent sur 66 piliers et sont couvertes d’une charpente en châtaigniers et tuiles. Vous y retrouvez tous les samedis matins le marché, mais aussi de nombreuses manifestations tout au long de l’année. 

• Troisième (et dernier) arrêt : la Maison Bleue de Da Costa, où l’on retrouve un surprenant jardin de mosaïque créé par un ouvrier de l’ancienne usine de métallurgie de Dives-sur-Mer.

À noter qu’elle n’est ouverte qu’en période estivale, lors des Journées européennes du patrimoine et aux groupes, sur demande. 

Et l’architecture militaire alors ? 

Replongez-vous un instant dans vos cours d’histoire : la Normandie a, à plusieurs reprises, été le théâtre de guerres auxquelles personne ne pouvait échapper. Pas étonnant, donc, que certains de ses territoires aient hérité d’un patrimoine militaire riche. C’est notamment le cas de Merville-Franceville-Plage, où vous pourrez découvrir : 

La Redoute de Merville

Il s’agit d’une forteresse en forme de fer à cheval. Elle a été édifiée au XVIII^e siècle et est aujourd’hui au cœur d’un important programme de restauration.  Sur la plage, vous pourrez également découvrir, ici et là, les célèbres blockhaus (aussi appelés “bunkers” ou « casemates »). 

La batterie de Merville

Cet endroit, bien connu par les locaux, a une histoire toute particulière. Cette fortification de l’armée de terre allemande était située, le 6 juin 1944 (c’est le moment de rouvrir ses cours d’histoire), sur le flanc est du débarquement allié. Elle a été bombardée à plusieurs reprises, avant d’être neutralisée par le 9^e bataillon de parachutistes britanniques. Mais ne comptez pas sur nous pour tout vous dévoiler. Pour en savoir plus, il faudra aller sur place, et ressentir (pour de vrai) l’atmosphère si particulière qui y règne.